
Plan de l’article
Fiche technique
Principaux composants
La composition varie légèrement selon l’espèce productrice, les différents « boswellia » renferment de nombreux triterpènes, des acides triterpéniques pentacycliques appelés acides boswelliques, les principaux sont listés ci-dessous [1]. – l’acide β-boswellique (βBA) : le plus abondant, – l’acide α-boswellique (αBA), – l’acide 11-céto-β-boswellique (KBA), – l’acide 3-O-acétyl-11-céto-β-boswellique (AKBA), – l’acide 3-O-acétyl-β-boswellique (AβBA), – l’acide 3-O -acétyl-α-boswellique (AαBA).
Utilisations traditionnelles et allégations communément citées
La Boswellie est utilisée en médecine chinoise et ayurvédique pour ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires pour la prise en charge des douleurs rhumatismales, de l’inflammation du tube digestif et des voies respiratoires ainsi que de diverses affections cutanées.
Données publiées en recherche fondamentale
In vitro : effets d’un ou de plusieurs composants, ou de la plante entière sur différents médiateurs de l’inflammation.
Sur des animaux de laboratoires : effets anti-inflammatoires, analgésiques, anti-œdème, hypolipémiants, hépato-protecteurs, anti-ulcérogène, antitumoraux, cytotoxiques, anti-angiogéniques et antiprolifératif.
Données cliniques publiées en médecine humaine
Etudes menées avec des résultats à étayer lors d’arthrose, d’asthme, de colite ulcéreuse, de prise en charge de gliome et en application locale en dermatologie.
Données cliniques publiées en médecine vétérinaire

Arthrose
Niveau de preuve : Normal

Aucune étude publiée
Niveau de preuve : Insuffisant

Arthrose
Niveau de preuve : Normal

Aucune étude publiée
Niveau de preuve : Insuffisant

Effets zoothechniques (poulet-lapin)
Niveau de preuve : Modéré
Descriptif
Arbre originaire de l’Inde, implanté en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Le genre Boswellia comprend plus de 30 espèces et de nombreuses sous-espèces :
- Boswellia serrata (Inde et Pakistan)- autres noms trouvés dans la littérature Boswellia serrata Roxb. Ex Coelbre, Boswellia serrata var glabra Roxb, ou Boswellia thurifera.
Boswellia sacra Flueck éggalement appelé Boswellia Carteri Birdw (Somalie, Etiophie Péninsule arabique) + autres espèces dans d’autres régions d’Afrique (B. dalsielii, B rivae, B. frereana, B neglecta) B. frereana Bird ou B.payrifera Del. Hocsht (Encens du Soudan, d’Ethiopie et d’Erythrée)
Procédés d’obtention, conditions de récolte et particularités notables
Galéniques disponibles : poudre de gomme-résine ou extrait obtenus à partir de cette poudre.
L’exsudation est un mécanisme naturel dont se servent les plantes pour cicatriser leurs blessures. Les exsudats protègent également la plante des infections fongiques, bactériennes ou virales.
Les résines sont récoltées sur des arbres âgés d’au moins 10 ans, dans la limite de 2 récoltes /an, avec une récolte qui dure 15 jours après incision peu profonde dans le tronc ou les rameaux. Un arbre donne 1 à 5 kg de résine/an. La résine est séchée pendant au minimum 3 mois. Une huile essentielle est également fabriquée à partir de la résine.
NOTE : CETTE FICHE COMPORTE DE NOMBREUX EXTRAITS DE LA THESE POUR LE DOCTORAT EN PHARMACIE DE BENJAMIN DELFAUT SOUTENUE EN JUILLET 2018 : Boswellia serrata Roxb ex Colebr. : une plante ancienne aux propriétés nouvelles 1
Parties utilisées et principaux composants
La composition varie légèrement selon l’espèce productrice, les différents « boswellia » renferment de nombreux triterpènes, des acides triterpéniques pentacycliques appelés acides boswelliques, les principaux sont listés ci-dessous 2
– l’acide β-boswellique (βBA) : le plus abondant,
– l’acide α-boswellique (αBA),
– l’acide 11-céto-β-boswellique (KBA),
– l’acide 3-O-acétyl-11-céto-β-boswellique (AKBA),
– l’acide 3-O-acétyl-β-boswellique (AβBA),
– l’acide 3-O -acétyl-α-boswellique (AαBA).
Les encens africains sont caractérisés par leur concentration en dérivé acétylé de l’acide céto-11 β- boswellique.
La gomme résine contient également des glycosaminoglycanes : comme le 4-O-méthyl-glucuronoarabinogalactane.
Il n’existe aucune codification des processus d’extraction (solvants, méthodes), ce qui entraine une grande variabilité de la qualité des extraits. La législation des compléments alimentaires humains en Europe prévoit des contrôles en divers contaminants (avec des valeurs maximales : mycotoxines, métaux etc… 3
L’extrait final représente environ 12% de la matière première initiale. Les procédés d’extraction précis sont bien souvent difficiles à obtenir, ils relèvent du secret industriel.
Une étude menée en 2019 à l’Université vétérinaire de Floride portant sur 12 produits à base de B. serrata commercialisés aux Etats-Unis (6 pour humains, 6 pour chiens) a mis en évidence une grande variabilité des concentrations en AKBA et KBA : concentration moyenne en AKBA 43.3 mg/g (entre 0.1 et 155.7 mg/g), KBA 5.2 mg/g (0 à 24.8 mg/g). Les concentrations en AKBA dans les compléments destinés aux chiens étaient dans la grande majorité des préparations très inférieures à celles retrouvées dans les compléments destinés aux humains. Pour les concentrations en KBA, elles étaient non détectables dans un des compléments pour chien et dans 3 des compléments pour humains. Cette étude souligne la grande variabilité des produits commercialisés et la nécessité de mener des études indépendantes pour évaluer leur qualité. 4.
Utilisations traditionnelles et allégations communément citées*
*De nombreuses allégations figurent dans des livres et publications grand public, basées sur une utilisation traditionnelle ou empirique. Se reporter aux sections des données publiées pour les propriétés ou utilisations ayant fait l’objet d’études scientifiques.
Plus connue sous le nom d’encens, la résine de boswellie est utilisée depuis des millénaires, en médication ou lors de cérémonies religieuses en Inde, en Chine et en Afrique du Nord.
Elle est inscrite aux pharmacopées officielles indienne et chinoise. La médecine traditionnelle ayurvédique (Inde) lui attribue des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires utiles pour le traitement des douleurs rhumatismales, de l’inflammation du tube digestif et des voies respiratoires ainsi que de diverses affections cutanées. En médecine traditionnelle chinoise, elle est employée pour traiter les douleurs rhumatismales et menstruelles ainsi que les ecchymoses et autres blessures cutanées. Elle est également considérée comme ayant des propriétés antimicrobiennes et cicatrisantes.
Elle est citée dans le traité de Dioscoride (De Materia Medica) en usage externe dans le traitement des plaies et par voie interne pour traiter les rhumatismes. Par Avicenne dans le « Canon de la Médecine », pour traiter les ulcères et les tumeurs ainsi que pour atténuer la fièvre, les vomissements, ou lors de dysenterie. Elle est mentionnée dans un traité de référence de la médecine traditionnelle chinoise daté du 1er siècle avant JC [Thèse B. Delfaut].
Des ouvrages rapportent son utilisation traditionnelle en médecine vétérinaire lors de diarrhées. Les bédouins traitaient l’anorexie de leurs chameaux avec de l’encens réduit en poudre et des distillats étaient appliqués sur les pis gonflés [ Thèse B. Delfaut ].
Inscriptions pharmacopées (ou autres organismes d’état)
France et Europe
– France : B. serrata n’est pas inscrite à la Pharmacopée Française.
B.serrata figure dans la liste des plantes autorisées dans les compléments alimentaires (arrêté du 24 juin 2014) humains. Seul l’extrait figure sur la liste des additifs autorisés pour les aliments complémentaires destinés à tous les animaux .(annexe I 1831/2003)
– Europe : B. serrata est inscrite à la 9ème édition de la Pharmacopée Européenne mais aucune monographie n’est disponible au niveau de l’EMA (Agence européenne du médicament). La pharmacopée Européenne propose une méthode analytique de dosage des principaux acides boswelliques.
D’après la 9ème édition de la Pharmacopée Européenne, l’encens indien (drogue desséchée) contient au minimum 1% d’acide 11-céto-β-boswellique (KBA) et au moins 1% d’acide 3-O-acétyl-11-céto-β-boswellique (AKBA). 5.
– ESCOP (Coopérative scientifique européenne de phytothérapie) : posologies recommandées de 350 à 700 mg 3 fois par jour, usage déconseillé aux enfants de moins de 12 ans et aux femmes enceintes.
Autres pays
– Pharmacopée indienne : recommandation de dosage chez l’homme 1 à 3g /jour- à ne pas utiliser chez les femmes enceintes en raison d’un risque abortif.
– Etats-Unis : approuvé comme additif alimentaire par FDA (Food and Drug Administration). Également employée dans l’industrie du savon et des cosmétiques.
En raison de sa complexité et de la variabilité de sa composition chimique, la FDA ne recommande pas son utilisation en tant que substance médicamenteuse.
-Canada : pour Santé Canada l’oléorésine exsudée du tronc de B. serrata figure dans la rubrique « Produits à ingrédients multiples pour le soin des articulations ». Recommandée pour aider à soulager la douleur articulaire : 1000 mg d’extrait normalisé à 40 % d’acide boswellique en 3 prises séparées pendant au moins deux mois.
Données publiées en recherche fondamentale
La boswellie a fait l’objet de nombreux travaux de recherche fondamentale, sur les acides boswelliques ou l’extrait total. Plus de 500 publications sont référencées dans le moteur de recherche Pubmed, dont une cinquantaine en 2019.
Les principales recherches se sont penchées sur les potentielles propriétés anti-inflammatoires et analgésiques de la boswellie et se sont ensuite élargies à la dermatologie, la pneumologie, les pathologies hépatiques et gastriques, et plus récemment à l’oncologie.
Les propriétés anti-inflammatoires de B. serrata étudiées in vitro et chez l’animal sont attribuées aux acides boswelliques. Les deux acides les plus étudiés sont l’acide 11-céto-β-boswellique (KBA) et l’acide 3-O-acétyl-11-céto-β-boswellique (AKBA), car ils sont considérés comme étant les plus actifs de point de vue pharmacologique. L’activité de l’AKBA est supérieure à celle du KBA, mais sa biodisponibilité après administration par voie orale est moins bonne.
Essais in vitro
Les essais in vitro ont mis en évidence des mécanismes d’actions complexes. Beaucoup de recherches portent sur les acides boswelliques avec une inhibition de la 5-lipoxygénase dose dépendante. Mais également sur d’autres médiateurs comme la 12-lipooxygénase, la Cox-1 (et un effet très faible sur la COX-2), et l’élastase leucocytaire. Un effet inhibiteur a également été observé sur la prostaglandine E synthase-1 microsomiale qui intervient dans la production de PGE2.
Des extraits méthanoliques de B. serrata ont également inhibé in vitro la production de NO ainsi que d’autres médiateurs de l’inflammation comme le TNF-alpha, l’IL-1beta, l’IL6 et l’IL12, avec induction de l’IL4 et de l’IL10.
L’AKBA semble agir sur d’autres médiateurs : une diminution de la transcription du NFκB et une inhibition de la différenciation des lymphocytes T CD4+ en Th17 ont été mis en évidence. Des effets ont également été rapportés sur des mécanismes impliqués dans les rhumatismes inflammatoires, la sclérose en plaque, l’asthme ou le psoriasis 6
Sur les animaux de laboratoire.
Donnée pharmacocinétiques
Quelques données de distribution et de métabolisation de certains acides boswelliques sont disponibles : pour plus d’informations, veuillez consulter les pages 62-64 de la thèse de Benjamin Delfaut. Quelques études sont disponibles sur des formulations particulières visant à améliorer la biodisponibilité et la distribution des acides boswelliques (liposomes à base de lécithine de soja, nanoparticules) 7
L’application d’une crème à base d’acides boswelliques a été comparée à un extrait administré par voie orale et a conclu à une bonne absorption des principes actifs par voie transcutanée chez le rat. Une atténuation de l’érosion du cartilage articulaire a été observée. 8
Propriétés analgésiques et anti-inflammatoires
In vivo sur animaux de laboratoires : des résultats contradictoires ont été publiés. Cf tableau ci-dessous (extrait thèse B. Delfaut).

Sur des modèles d’arthrite induite chez le rat, des effets anti-œdème, anti-gonflement et anti-inflammatoire ont été mis en évidence (avec notamment une efficacité supérieure à la phénylbutazone pour un dosage de 200 mg/kg).
Autres effets
Des effets hypolipémiants et hépato-protecteurs ont été également démontrés chez des animaux de laboratoires dans des conditions expérimentales, ainsi que de potentiels effets anti-ulcérogène digestifs. 9, 10
En cultures cellulaires les acides boswelliques ont montré des activités antitumorales, cytotoxiques (induction de l’apoptose sur des cellules cancéreuses), anti-angiogéniques et antiprolifératives.
Les essais sur les animaux de laboratoires avec des tumeurs induites ont généré une inhibition de l’angiogenèse tumorale (10 mg/kg d’AKBA) et une augmentation durée de vie et diminution du volume tumoral (extrait de boswellia 240mg/kg 3 fois/jour). 11.
Quelques études se sont également penchées sur les effets des acides boswelliques sur les cellules neuronales soumises à ischémie. Des premiers résultats seraient à étayer avec pour perspectives la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. 12
Données cliniques publiées en médecine humaine
Données pharmacocinétiques
L’absorption des acides boswelliques est limitée : différentes études chez l’homme (et chez l’animal de laboratoire) ont mis en évidence une faible biodisponibilité des acides boswelliques. Les concentrations plasmatiques mesurées après administration per os sont très inférieures aux concentrations évaluées comme présentant des propriétés anti-inflammatoires in vitro. La biodisponibilité de l’AKBA est inférieure à celle du KBA alors qu’il est considéré comme l’acide boswellique le plus actif dans les expérimentations menées in vitro.
Une préparation à base de liposome testée chez le rat a montré une modification des données pharmacocinétiques (cf données plus haut chez l’animal de laboratoire : préparation à base de lécithine de soja), mais le faible nombre de volontaires ayant participé à cette étude ne permet pas de produire des résultats statistiquement significatifs. 13
Données cliniques
Comme souvent en phytothérapie, la méthodologie des études laisse à désirer et les résultats sont parfois contradictoires. Une dose de 3.6g/jour pendant 12 semaines a permis une réduction significative de la douleur et de l’enflure chez des patients atteints d’arthrite rhumatoïde. Il n’y a pas cependant pas eu d’autre étude sur cette maladie depuis la fin des années 1990.
En ce qui concerne la prise en charge de l’arthrose, une revue Cochrane a été publiée en 2014, qui reprend tous les essais cliniques réalisés entre 2000 et 2013. Seules 5 études présentaient une méthodologie acceptable pour être retenue, dont une étude portant sur un extrait contenant 30 % d’AKBA. Les prises variaient de 100 mg/jour à 250 mg/jour (doses faibles par rapport à celles recommandées dans la pharmacopée indienne) avec des effets significatifs sur la douleur et l’amélioration fonctionnelle. Le collectif Cochrane a néanmoins jugé que le niveau de preuve était moyen 14
Des études ont également été menées sur l’asthme : une diminution de 70 % de dyspnée et du nombre de crises d’asthme ont été observés suite à l’administration de 300 mg d’extrait 3 fois par jour a engendré. En 2015, une prise concomitante aux traitements classiques d’un extrait liposomal de 500 mg/j contre placebo a engendré une différence significative du nombre d’inhalations d’un traitement de fond. Il a été évoqué que les acides boswelliques agiraient de façon complémentaire aux traitements comme le montélukast (Singulair ND), aux effets antagonisant des récepteurs aux leucotriènes.
Pour ce qui est des atteintes digestives, des essais menés sur la prise en charge de la maladie de Crohn n’ont pas été concluants (pas de différence entre une de de 2.4g/jour en 3 prises et un placebo). Des paramètres histologiques, biologiques et macroscopiques ont été améliorés par la prise de 350 mg 3 fois par jour chez des patients souffrant de colite ulcéreuse.
En cancérologie des effets à confirmer sur de plus large échantillon ont été publiés : diminution de l’œdème cérébral péri-tumoral lors de gliome (1200 mg 3 fois/jour) ou suite à des radiothérapies sur tumeur cérébrale (4.2 g/jour répartis en 3 prises).
En dermatologie des études ont été menées sur l’utilisation en application locale d’extrait de B. serrata, portant sur la réduction de la sensibilité cutanées aux UV ou dans la prise en charge de l’eczéma ou du psoriasis. Mais les résultats de ces études demandent à être étayés, tout comme pour des études avec des résultats préliminaires intéressants dans le domaine de la stomatologie. 15
Données cliniques publiées en médecine vétérinaire
Données publiées
- Animaux de compagnie
Un extrait alcoolique (100-500 mg/kg) a été administré à des chiens, et sur un modèle de douleur non décrit, il a été conclu qu’aucun effet analgésique n’avait été observé (publication princeps non retrouvée [Thèse B. Delfaut].
Une étude multicentrique menée en Suisse portait sur 29 chiens atteints d’arthrose (articulaire et vertébrale) confirmée par examen radiographique pour 25 d’entre eux. Un extrait de résine de B. serrata a été administré (posologie : 400 mg/10kg) une fois par jour pendant 6 semaines. Dès la deuxième semaine de traitement, une amélioration des symptômes a été notée pour 71 % de l’effectif. Les boiteries intermittentes, les douleurs localisées et les raideurs ont été améliorés de façon statistiquement significative à la fin des 6 semaines de complémentation. 5 chiens ont eu de brefs épisodes de diarrhées et d’émissions de gaz avec une imputation probable dans un seul cas. A noter que la composition en acides boswelliques de la préparation utilisée n’était pas précisée. 16
- Equidés (Données issues d’observations cliniques)
Une étude clinique multicentrique non contrôlée (non encore publiée) a été menée en France sur des chevaux atteints d’arthropathies chroniques. La comparaison des symptômes cliniques, avant et après une supplémentation avec un extrait de résine de Boswellia serrata à raison de 4000 mg/100kg PO pendant 6 semaine a engendré une diminution significative de la sévérité des signes cliniques (douleur, boiterie, raideur) après les 6 semaines de traitement. Cette amélioration a été observée sur 71% des chevaux supplémentés.
- Volaille
Une étude réalisée sur 200 poulets Ross 308 supplémentés dans l’aliment avec 2,5 % de résine de Boswellia serrata a permis d’améliorer la valeur alimentaire de la viande en réduisant la teneur en matière grasse et la valeur énergétique , en augmentant la teneur en calcium et en magnésium dans les muscles du bréchet et de du pilon et en réduisant celle du cuivre et du zinc dans le foie et les muscles. 17
- Lapin
Une étude réalisée sur des lapins néozélandais blancs dont l’alimentation a été supplémentée avec 0,75 % de Boswellia serrata a permis d’améliorer l’indice de transformation alimentaire , le Gain Moyen Quotidien et donc le poids vif. Elle a également mis en évidence une réduction de la teneur en triglycérides, en cholestérol et en LDL de la viande de lapin. L’étude a également démontré une réduction du portage de salmonelle et de colibacille. 18
Précautions d’usage, données de toxicité, contre-indications, toxicologie
Aucun signe de toxicité n’a été observé suite à l’administration d’un produit breveté (5-Loxin®, enrichi à 30% d’AKBA) chez le rat à des doses de 5000 mg/kg/jour pendant 15 J, (hormis un rat mort le premier jour suite à une obstruction duodénale !). Le même produit aété administré à raison de 1500 mg/jour durant 90 jours, aucune toxicité significative n’a été observée19.
Aucune toxicité n’a été observée chez l’Homme avec une prise de 3,6 g par jour per os pendant 12 semaines. Seuls deux cas de neutropénies ont été rapportés sur le long terme, après une consommation sans suivi médical d’une dose supérieure à 10 g par jour d’un extrait sec d’encens indien. : 20, 21
Carcinogenèse : L’évaluation du potentiel carcinogène du B. serrata n’a pas été rapportée dans la littérature.
Mutagenèse : Peu d’études de mutagenèse ont été conduites sur des extraits de B. serrata. Le produit breveté 5-Loxin® a été testé pour la mutagenèse, à l’aide du Test d’Ames, avec des concentrations allant jusqu’à 3000 μg/plaque. [17]
Dans un essai in vivo sur le micronoyau chez le rat, B. serrata n’a pas induit d’aberration chromosomique (gavage oral de rats à 0, 125, 250, 500 ou 1000 mg/kg/jour pendant quinze jours, versus groupe contrôle à 40 mg/kg/jour de cyclophosphamide). B. serrata n’a pas non plus causé de dommage à l’ADN dans les cellules de la moelle osseuse, lors du test des comètes. : 22
Sécurité d’emploi chez l’homme
L’incidence de survenue d’effets indésirables lors de la prise d’un extrait de Boswellia serrata demeure faible, et sans caractère de gravité pour la plupart. De rares cas de réactions allergiques cutanées ont été recensés. Les effets indésirables les plus fréquents sont des troubles gastro-intestinaux (perte d’appétit, nausée avec ou sans vomissement, diarrhée, douleur gastro-intestinale, brûlure dans la poitrine). De rares cas d’irritation cutanée sur site d’application ont été recensés. Dans la littérature, les auteurs rapportent une bonne tolérance du produit, et les effets secondaires enregistrés sont majoritairement moins nombreux dans les groupes d’étude que dans les groupes de contrôle placebo : 23
La documentation médicale indienne rapporte quelques cas d’avortement spontané qui seraient attribuables à l’emploi de la résine de B. serrata. Il est donc recommandé aux femmes enceintes de s’abstenir d’en prendre.
L’usage du B. serrata a été décrit en traitement palliatif chez des enfants et des adolescents atteints de tumeur intracrâniennes, jusqu’à des doses maximales de 126 mg/kg/jour sur une période d’environ 9 mois (extrait H15, échantillon de 19 patients). 25
Les interactions de B. serrata avec d’autres médicaments ou d’autres plantes ne sont pas connues, faute d’études. In vitro, les acides boswelliques ont un effet inhibiteur sur les iso-enzymes 1A2, 2D6, 2C8, 2C9, 2C19 et 3A4 du CYP 450, ainsi que sur la glycoprotéine P. [10]
Posologies traditionelles et publiées
Chez le chien et le cheval, les études publiées portaient sur une posologie de 400 mg/10kg .
En médecine humaine les posologies utilisées dans les études sont très variables allant de 150 mg/jour à 4.2 g/jour.
– Posologies recommandées par l’ESCOP (Coopérative scientifique européenne de phytothérapie) : 350 à 700 mg 3 fois par jour, usage déconseillé aux enfants de moins de 12 ans et aux femmes enceintes.
Limite maximale de résidus – Dopage
Aucune LMR connue.
Aucune donnée dopage connue
Perspectives d’utilisations en médecine vétérinaire
Des données complémentaires sont nécessaires pour évaluer l’intérêt de l’utilisation de B.serrata dans des conditions inflammatoires chroniques comme l’arthrose, l’asthme ou les maladies inflammatoires chroniques intestinales. Pour améliorer la pertinence des résultats, des extraits titrés en AKBA et KBA devraient idéalement être utilisés.
Protocoles et études en cours
Pas encore de protocole en cours pour cette plante, mais n’hésitez pas à en suggérer un !
Rédacteurs/Rédactrices
- I. Lussot-Kervern, Th. Mauvisseau
Retours d’expériences
Remarques & Bibliographie
- THESE POUR LE DOCTORAT EN PHARMACIE DE BENJAMIN DELFAUT SOUTENUE EN JUILLET 2018 : Boswellia serrata Roxb ex Colebr. : une plante ancienne aux propriétés nouvelles. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01845371/document
- THESE POUR LE DOCTORAT EN PHARMACIE DE BENJAMIN DELFAUT SOUTENUE EN JUILLET 2018 : Boswelliaserrata Roxb ex Colebr. : une plante ancienne aux propriétés nouvelles. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01845371/document
- Krüger P., Daneshfar R., Eckert G.P. et al. Metabolism of Boswellic acids in vitro and in vivo. Drug Metabolism and Disposition, 2008, volume 36, pp. 1135-1142
- Miscioscia, Erin, Justin Shmalberg, et Karen C. Scott. 2019. « Measurement of 3-acetyl-11-keto-beta-boswellic acid and 11-keto-beta-boswellic acid in Boswellia serrata Supplements Administered to Dogs ». BMC Veterinary Research
- W.H.A. WHA 62.13: Traditional medicine. In Sixty-second World Health Assembly. WHA [en ligne] 2009]
- Roy, NK, Dey P, Kishore B, et al. 2019. « An Update on Pharmacological Potential of Boswellic Acids against Chronic Diseases ». International Journal of Molecular Sciences 20].
- Hüsch J., Bohnet J., Fricker G. et al. Enhanced absorption of boswellic acids by a lecithin delivery form (Phytosome®) of Boswellia extract. Fitoterapia, 2013, 84, pp. 89-98.
- Ahmad, SAK, Adam K., et al. 2019. « Acetyl-11-Keto-β-Boswellic Acid (AKBA) Attenuates Oxidative Stress, Inflammation, Complement Activation and Cell Death in Brain Endothelial Cells Following OGD/Reperfusion ». Neuromolecular Medicine 21 (4): 505‑16.
- Ahmad, SAK, Adam K., et al. 2019. « Acetyl-11-Keto-β-Boswellic Acid (AKBA) Attenuates Oxidative Stress, Inflammation, Complement Activation and Cell Death in Brain Endothelial Cells Following OGD/Reperfusion ». Neuromolecular Medicine 21 (4): 505‑16.
- Iram, Farah, Shah Alam Khan, et Asif Husain. 2017. « Phytochemistry and Potential Therapeutic Actions of Boswellic Acids: A Mini-Review ». Asian Pacific Journal of Tropical Biomedicine 7 (6): 513‑23.
- Roy, NK, Dey P, Kishore B, et al. 2019. « An Update on Pharmacological Potential of Boswellic Acids against Chronic Diseases ». International Journal of Molecular Sciences 20
- Ahmad, SAK, Adam K., et al. 2019. « Acetyl-11-Keto-β-Boswellic Acid (AKBA) Attenuates Oxidative Stress, Inflammation, Complement Activation and Cell Death in Brain Endothelial Cells Following OGD/Reperfusion ». Neuromolecular Medicine 21 (4): 505‑16.
- Iram, Farah, Shah Alam Khan, et Asif Husain. 2017. « Phytochemistry and Potential Therapeutic Actions of Boswellic Acids: A Mini-Review ». Asian Pacific Journal of Tropical Biomedicine 7 (6): 513‑23
- Cameron M. et Chrubasik S. Oral herbal therapies for treating osteoarthritis. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 2014, 22, n°5.
- Iram, Farah, Shah Alam Khan, et Asif Husain. 2017. « Phytochemistry and Potential Therapeutic Actions of Boswellic Acids: A Mini-Review ». Asian Pacific Journal of Tropical Biomedicine 7 (6): 513‑23
- Reichling J., Schmokel H., Fitzi J., Bucher S. & Saller R. (2004) Dietary support with Boswellia resin in canine inflammatory joint and spinal disease. Schweizer Archiv fur Tierheilkunde, 146, 71–79.
- Al-Yasiry, A. R. M., B. Kiczorowska, et W. Samolińska. 2017. « Effect of Boswellia serrata Resin Supplementation on Basic Chemical and Mineral Element Composition in the Muscles and Liver of Broiler Chickens ». Biological Trace Element Research 179 (2): 294‑303.
- Ismail, I.E., Sameh A. A., Sabry A. S., et al. 2019. « Effect of Dietary Boswellia serrata Resin on Growth Performance, Blood Biochemistry, and Cecal Microbiota of Growing Rabbits ». Frontiers in Veterinary Science 6).
- Lalithakumari K., Krishnaraju A.V., Sengupta K. et al. Safety and Toxicological Evaluation of a Novel, Standardized 3-O-Acetyl-11-keto-beta-Boswellic Acid (AKBA)-Enriched Boswellia serrata Extract (5-Loxin®), Toxicology Mechanisms and Methods, 2006, 16, n°14, pp. 199-226.
- Sander O., Herborn G. et Rau R. [Is H15 (resin extract of Boswellia serrata, « incense ») a useful supplement to established drug therapy of chronic polyarthritis? Results of a double-blind pilot study]. Zeitschrift für Rheumatologie, 1998, 57, n°1, pp. 11-16
- Etzel R. Special extract of Boswellia serrata (H 15) in the treatment of rheumatoid arthritis, Phytomedicine, 1996, 3, n°1, pp. 91-94.
- Sharma R., Singh S., Singh G.D. et al. In vivo genotoxicity evaluation of a plant based antiarthritic and anticancer therapeutic agent Boswelic acids in rodents. Phytomedicine, 2009, 16, n°12, pp. 1112-1118.
- Holtmeier W., Zeuzem S., Preiss J. et al. Randomized, placebo-controlled, double-blind trial of Boswellia serrata in maintaining remission of Crohn’s disease: good safety profile but lack of efficacy, Inflammatory Bowel Disease, 2011, 17, n°2, pp. 573-582.
- Janssen G, Bode U., Breu H. et al. Boswellic acids in the palliative therapy of children with progressive or relapsed brain tumors. Klinische Pädiatrie, 2000, 212, n°4, pp.189-195.] Les auteurs n’ont déclaré aucun effet secondaire gênant pour l’encens indien. L’ESCOP est favorable à l’emploi du B. serrata à partir de 12 ans, en adaptant le dosage proportionnellement selon le poids et l’âge de l’enfant. : 24 ESCOP. ESCOP Monographs. Ed. Thieme, second edition supplement 2009, pp. 184-197.